Refuge

A l’abri sous la Mère
Rescapée des regards
Sauvée de la lumière
Comme une autre existence
Parallèle au silence
Intime à l’Univers
Laisser le monde
Se résigner
A sa déshérence
Tapie dans l’ombre
De sa propre chair
Se taire
Quand vous vociférez,
Sentir vos âmes fracassées
Contre l’armure de pierres
Et tout juste frémir
Vous n’êtes qu’un écho
de souvenirs grotesques
A l’abri sous la Mère,
Désincarner la peur
La démembrer
A mesure que le temps
Cessera de tresser
Ses tapis éphémères
Eventrer le destin
Le fondre
L’écœurer,
Fêler sa toute-puissance,
Et le contraindre à s’oublier
S’approprier la Paix
Et disparaître.