by Amandine Villard
Le temps
S’est endormi
Le temps s’est oublié
ici
Dans les vallées de pierres
Et les hivers
impitoyables
Elle a séduit
le temps
l’a enlacé dans ses bruyères
L’a recouvert
Des chants de ses forêts obscures
Et dans les bras de ses rivières
Elle l’a bercé
Comme un enfant
Le temps s’ébat
Fol insouciant
Inconscient
de sa propre mort
Elle a veillé à son trépas,
Pour qu’il renaisse
Sous les traits d’un autre mystère
Que l’on ne perce
pas.
Le temps
S’est pétrifié
Le temps a égaré
Son essence éphémère
Sous les ponts de granit
L’Aveugle et Sanguinaire
Est devenu Légende
Dont on se rappelle parfois
Le temps se noie
Il se délave, se dévoie,
En s’aventurant aux frontières
De la Sublime Singulière
Elle a conquis
Le temps
Elle l’a soumis, enseveli,
Aux sept confins de sa chair
Et au matin
Quand la lumière
Perce les brumes troubles
Elle étincelle
Elle scintille
des mille feux de l’Eternel.
Last updated April 16, 2015